Le Carillon de Big Ben 2
Exposition collective
Artistes : Fanny Adler, Saâdane Afif, Dove Allouche et Evariste Richer, Lara Almarcegui, Leonor Antunes, Jean-Marc Ballée, Davide Balula, Vincent Beaurin, Karina Bisch, Katinka Bock, Ulla von Brandenburg, Matti Braun, Stéphane Calais, Mircea Cantor, Les frères Chapuisat, Nicolas Chardon, Nina Childress, Claude Closky, Peter Coffin, Delphine Coindet, A Constructed World, Isabelle Cornaro, Christophe Cuzin, Simone Decker, Philippe Decrauzat, Marcelline Delbecq, Julien Discrit, Olivier Dollinger, Thomas Dupouy, Yan Duyvendak, Catharina van Eetvelde, Sammy Engramer, David Evrard, Cédrick Eymenier, Sylvie Fanchon, Richard Fauguet, Ivan Fayard, Isa Genzken, Mathieu Gillot, Geert Goiris, Laurent Grasso, Mona Hatoum, Eric Hattan, Benjamin Hochart, Alain Huck, Guillaume Janot, Véronique Joumard, Jacques Julien et Pierre Alferi, Jan Kopp, Vincent Lamouroux, Guillaume Leblon, Jean-François Leroy, Renée Levi, M/M, Vincent Madame, Didier Marcel, Enzo Mari, Isa Melsheimer, Mathieu Mercier, Laurent Montaron, François Morellet, Robert Morris, Olivier Mosset, Nicolas Moulin, Petra Mrzyk et Jean-François Moriceau, Edit Oderbolz, Gabriel Orozco, Gyan Panchal, Florence Paradeis, Guillaume Paris, Steven Parrino, Julien Pastor, Eric Poitevin, Marie Preston, Julien Prévieux, Tony Regazzoni, Silvana Reggiardo, Peter Regli, Hugues Reip, David Renaud, Didier Rittener, Bojan Šarčević, Edouard Sautai, Mathias Schweizer, Alain Séchas, Kiki Smith, Kristina Solomoukha, Nathalie Talec, Julien Tiberi, Thu Van Tran, John Tremblay, Tatiana Trouvé, Pierre Vadi, Jean-Luc Verna, Emmanuelle Villard, Jean-Luc Vilmouth, Virginie Yassef et Aurélie Godard, Raphaël Zarka.
En mathématique, un multiple est un nombre qui contient plusieurs fois un même nombre entier : en art, un multiple est une œuvre existant en plusieurs exemplaires, jouant sur leur caractère identique. Démultipliée, l’œuvre perd alors son statut d’original pour gagner celui d’objet « accessible ».
En effet, l’aura de l’œuvre dont parle Walter Benjamin est liée à son unicité. Sa valeur d’usage au contraire peut s’amplifier avec sa reproductibilité. En se multipliant, l’œuvre peut se rapprocher de la culture de masse, s’infiltrer dans le quotidien et dans la vie de la cité. Ainsi, l’œuvre reproduite accède-t-elle à un autre statut, une « pratique » que Benjamin nomme politique. 1
C’est dans cet esprit que se construit Le carillon de Big Ben. En résonance avec une programmation liée à son contexte, les artistes ayant participé au projet du Centre d’art contemporain d’Ivry depuis 2003, sont invités à présenter un multiple.
On peut parler pour Le carillon de Big Ben d’une non-exposition, à l’image de Lewis Carroll parlant d’un non-anniversaire dans son Alice au pays des merveilles. Comme le dit Benjamin, encore, « dans les œuvres d’art, ce qui est entraîné (…) par le déclin de l’aura, est un gain formidable pour l’espace de jeu » 2 Comme si la rareté de l’objet imposait ses règles et qu’une liberté nouvelle naissait de la multiplicité. L’œuvre multiple peut potentiellement être financièrement accessible à beaucoup.
C’est pourquoi nous privilégions dans l’exposition des œuvres disponibles auprès des diffuseurs précieux que sont les galeries, les centres d’arts en France et à l’étranger.
- Walter Benjamin, Œuvres III, L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique (dernière version de 1939), traduit de l’allemand par Maurice de Gandillac, revue par Rainer Rochlitz, Paris, Gallimard, 2000, p. 269-316, p. 282.
- W. Benjamin, Écrits français, présentés et introduits par Jean-Maurice Monnoyer, Paris, Gallimard, 1991, p. 188-189.
Vidéo(s)
Film de l’exposition © Claire Le Restif / le Crédac