Le Crédac

More Cheeks Than Slaps

Mircea Cantor

More Cheeks Than Slaps est la première exposition personnelle de Mircea Cantor dans une institution de la région Île-de-France.

La fin de la transparence en art joue à plein dans l’œuvre de Mircea Cantor. Œuvre mystérieuse, aux multiples ramifications, elle plaide comme le dit son auteur pour « la nécessité d’incertitude ». Une œuvre qui va à contre-courant du besoin impératif actuel de tout connaître et de tout prédire. Sensible au contexte général dans lequel nous évoluons et dans lequel s’inscrit son travail, Cantor produit des œuvres qui semblent construites sur trois piliers : éthique, esthétisme et mysticisme. Il s’attache à découvrir le sens des choses, leur origine, voire leur tradition. Non par nostalgie ou par goût du folklore, mais pour tester comment différents champs du savoir et de la connaissance peuvent faire sens dans le monde contemporain.
More Cheeks Than Slaps (Plus de joues, moins de mains) titre choisi par Mircea Cantor pour son exposition, évoque directement la sentence de l’Evangile « tu ne rendras pas le mal par le mal… mais tu tendras la joue gauche », est aussi celui d’une des œuvres de l’exposition. Ces mots sont écrits à l’envers par l’artiste, traduits formellement en néon et lisibles grâce à leurs reflets dans un miroir.
Tracking Happiness (que l’on peut traduire par Traquer le bonheur), vidéo de 2009 accompagnée d’une musique de Adrian Gagiu, met en scène de manière quasi mystique un groupe de sept femmes. Telles des anges vêtues de blanc, elles se promènent en file indienne puis forment un cercle, pieds nus sur du sable fin, un balai à la main. Chacune des traces qu’elles laissent est balayée par la personne qui suit. Véritable image de paix, la scène se répète, à l’infini, comme un mantra.
Dans l’autre salle, Mircea Cantor exprime une toute autre position à travers Fishing Fly (2011), une sculpture de 400 x 350 x 146 cm reproduisant une sorte d’avion fabriqué à partir de barils de pétrole récupérés. Equipé d’un hameçon doré accroché sous la carlingue, il rappelle l’esthétique des jouets fabriqués en Asie et en Afrique à partir de cannettes. Cet objet évoque à la fois un avion de chasse et un leurre de pêche. Symbole de vitesse, de puissance et de conflit, le véhicule est ici échoué, en déséquilibre sur une roue.
Depuis les origines de son travail, Mircea Cantor tente de se faire comprendre dans un langage qui puisse toucher le plus largement possible : « aujourd’hui, l’essentiel n’est pas de parler global, en jouant la carte des multinationales, mais de parler universel, ce qui est le contraire du global. C’est ce que la globalisation anéantit… »
Parfaitement ancrée dans son époque, l’œuvre de Mircea Cantor contient un mélange subtil de quête du bonheur, de désir utopique d’une nouvelle époque et de réalisme parfois découragé. C’est le cas de I Decided not to Save the World (2011), une vidéo d’à peine une minute où un petit garçon dit de manière angélique, franche et rieuse qu’il a décidé de ne pas sauver le monde.

Vidéo(s)

Film de l’exposition réalisé par Bruno Bellec © Le Crédac

Ressources pédagogiques

  • Réflex n°17 — MORE CHEEKS THAN SLAPS, Mircea Cantor
    2.29 MB / pdf
    Téléchargement

Biographie artiste

  • Né en 1977 à Oradea, Roumanie.
    Vit et travaille entre Paris, France et Cluj-Napoca, Roumanie.

Partenariats

L’exposition de Mircea Cantor bénéficie du soutien de la Galerie Yvon Lambert, Paris et de la Fondation d’entreprise Ricard.
Partenaires média : Le Journal des Arts, Slash, artnet.fr, Kaléidoscope, code2.0

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