Desert me
Didier Rittener
Avec Desert me, Didier Rittener présente sa première exposition personnelle en France.
Son projet pour le Crédac s’articule autour de principes déjà exposés dans diverses expositions récentes : à Lausanne en avril 2005 au Musée Cantonal des Beaux-Arts et à L’élac, à la Neue Kunst Halle de St-Gall en septembre 2005.
Didier Rittener s’intéresse à la mémoire collective (images multiples, issues de livres savants ou de vulgarisation) et individuelle liée à la sélection personnelle que l’on opère à travers cette multiplicité d’images. C’est ainsi que Didier Rittener choisit, de manière singulière et unique, de réaliser des « collages » à partir de différentes images. Ses dessins originaux ou ses transferts traitent de notre propre mémoire face à l’accumulation et à la représentation.
En regard de cette pratique du dessin, Didier Rittener réalise des sculptures géométriques jouant des mêmes jeux d’associations et de sélection en accentuant une représentation symbolique de notre société occidentale.
Didier Rittener dans son travail et peut-être plus particulièrement pour Desert Me, s’intéresse aux différentes appréhensions sensibles, intellectuelles ou physiques que l’on peut avoir dans une exposition et à la vivacité des paradoxes existants entre représentation et réalité. Par exemple, il réalise ici une œuvre inédite, une « spirale » (noire) carrée qui semble en relation avec la nature et le temps, pouvant se lire à la fois comme élément architectural « fonctionnel » ou « archéologique ». Sa forme crée un doute entre fonction et représentation ; dans ce sens elle rejoint différentes sculptures déjà réalisées par Didier Rittener, mais son échelle (9,50m de long) modifie notre relation à « l’objet » et apporte un degré de réalité supplémentaire même si le noir absorbant et mat de la « spirale » est trop sombre pour être vrai ! Cette couleur proche de la cendre rappelle le graphite utilisé par l’artiste pour ses dessins, mais évoque également l’idée de ruine : « desert me ».
Comme la « spirale », les six étoiles surdimensionnées placées dans la seconde salle, sont des formes basiques. Roses des sables, virus ou objets de protection des frontières, ces formes abstraites intitulées « autoprotection » saturent l’espace qui les accueille. En regard des sculptures, Didier Rittener, présente trois dessins transferts de grand format.
Claire Le Restif
Biographie artiste
Né en 1969. Il vit et travaille à Lausanne, Suisse.