Le Crédac

Midnight Walkers

Exposition collective

Artistes : Saâdane Afif, Delphine Coindet, Yan Duyvendak, Sylvie Fleury, Amy Granat, Alix Lambert et Olivier Mosset, Renée Levi, Mathieu Mercier, Edit Oderbolz, Florence Paradéis, Steven Parrino, Didier Rittener, Alain Séchas, Pierre Vadi, Jean-Luc Verna

Commissariat : Claire Le Restif et Sabine Schaschl-Cooper

À travers l‘exposition Midnight Walkers, Claire Le Restif et Sabine Schaschl-Cooper, respectivement directrices du Crédac d’Ivry-sur-Seine et du Kunsthaus Baselland de Muttenz, proposent un projet né à l’origine de leurs perceptions des environnements architecturaux auxquels elles sont confrontées dans leur activité. En effet, ces deux centres d’arts sont des lieux tout ou en partie souterrains et aveugles. Pendant que le Kunsthaus Baselland est divisé en trois niveaux (rez-de-chaussée, galerie, souterrain), le Crédac – originalement prévu pour être un cinéma – dispose de trois salles souterraines. C’est donc un environnement parfaitement clos. La « boîte » cinéma telle que la qualifiait Robert Smithson et apparentée par Jean-Pierre Criqui à « … une sorte de vaisseau immobile où l’espèce humain vient s’oublier dans la contemplation d’un monde de substitution », en une boîte visuelle.


Ces deux lieux sont aussi situés en périphérie de grands centres urbains, à la marge du centre que représente pour l’art Bâle ou Paris. Midnight Walkers s’est amusée au départ à prendre un titre qui sonne comme une chanson rock, un livre noir ou bien encore qui rappelle deux livres importants pour l’histoire de l’art contemporain Lipstick traces de Greil Marcus et Vivre libre ou mourir de Bob Nickas. C’est une idée un peu romantique de la balade nocturne qui nous a guidés vers un langage visuel de « sous-exposition » (la nuit) et de l’underground (au sens premier de souterrain) puisque c’est le cas de ces deux lieux destinés à montrer de l’art.

L’horizon de ce paysage reste synthétique et fictif, où la flânerie nocturne symbolise une atmosphère de quête, de mélancolie, de méditation, mais aussi d’ironie et d’humour ainsi que de réconciliation avec la vie. L’exposition réunit des positions artistiques, des sensibilités assez différentes, réunies ensemble pour créer, par fragments, le paysage d’une exposition.


Midnight Walkers repose sur la rencontre de deux commissaires d’expositions qui se sont autorisées à faire se rencontrer des œuvres, des artistes, présents dans l’une ou l’autre des programmations passées, ou présentes du Crédac comme du Kunsthaus. Notre fidélité aux artistes est manifeste jusque dans notre accompagnement dans un projet commun.


Par ailleurs, nous n’avons pas souhaité, comme méthode de travail, faire un échange qui reviendrait à exposer les artistes suisses en France et les français en Suisse (d’autant que la présence d’artistes américains contredit éventuellement le caractère «nationaliste» du projet !). Les artistes seront, pour certains, présents au même moment dans les deux lieux avec des œuvres différentes. C’est donc un jeu de pistes fait de ramifications, d’affinités électives, de jeux de programmation, qui permet aujourd’hui le projet dans son ensemble. Plus tard, un livre sera édité, qui rendra compte globalement de l’esprit de Midnight Walkers.

Sentimentale, sensuelle, fétichiste, nocturne, cruelle, perverse, sombre, visuelle, climatique, atmosphérique, romantique… Des pieds de femmes chaussés de talons aiguille qui marchent sur des boules de noël (Sylvie Fleury), des tais de verre brisés jonchant le sol et un grand carillon zen, transparent, suspendu au plafond (Pierre Vadi), un mural phosphorescent (Renée Levi), un guitariste antihéroïque (Alain Séchas), une voiture aux phares aveuglants clouée au sol par une énorme pierre posée sur son toit (Florence Paradéis) un monochrome vortex noir percé en son centre (Steven Parrino), une pluie de strass (Edit Oderbolz) des films grattés projetés sur un écran noir (Amy Granat), du titre Chelsea Odeon, un cinéma à New York est né le projet d’Alix Lambert et Olivier Mosset une toile monochrome noire de Mosset sur lequel Alix Lambert est venue placée des guirlandes lumineuses, des affiches en transferts noir et blanc (Didier Rittener), une « chimère » à six mains réaliser pour cette exposition (Saâdane Afif, Delphine Coindet, Mathieu Mercier), l’univers graphique magnifique, sombre et passionné de Jean-Luc Verna, Yan Duyvendak invité à réaliser une performance.


Kunsthaus Baselland : Saâdane Afif, Delphine Coindet, Anne-Lise Coste, Sylvie Fanchon, Sylvie Fleury, Amy Granat, Mathieu Mercier, Markus Müller, Olivier Mosset, Florence Paradéis, Frédéric Post, Didier Rittener, Alain Séchas.

Partager cette page sur :FacebookTwitter