Le Crédac

Moteur

Exposition collective

Artistes : Nicolas Dion, Julien Laforge, Astrid Méry-Sinivassin, Marlène Mocquet, Julien Pastor, Estefanía Peñafiel Loaiza, Marie Preston

Moteur, comme le clap pour la première prise d’un film, mais aussi le moteur d’un véhicule à qui l’on doit fournir du combustible pour qu’il avance.

Invitée en 2006 par Henri-Claude Cousseau, directeur de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, à participer au jury de diplômes (avec Thierry Raspail, président du jury, Régine Kölle et Daniel Firman, artistes), j’ai pu voir et m’entretenir avec quelques 150 étudiants ayant passé cinq à six années d’études en école d’art. C’était pour moi une expérience inédite. La règle : pour chacun, 45 minutes de présentation de leur travail artistique, ses objectifs, ses enjeux. 100 ont obtenu leur diplôme dont 14 avec les « félicitations du jury ».

Comment ? « Nous avons ici tranché par un prudent “Plus Petit Commun Multiple” en trois composantes assemblées : l’investissement personnel, la conviction pugnace et la mise en œuvre cohérente des matériaux, quels qu’ils soient, jusqu’à la plus cohérente des incohérences… C’est tout ce que nous avons su voir » précise Thierry Raspail dans l’introduction au catalogue Cadrage/Débordement paru à l’occasion de cette exposition qui se tient à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris à l’été 2007.

C’est un exercice passionnant de découvrir ces œuvres, multiples, diverses, à la fois hors du temps, décalées, informées, refusant pour certaines le formatage. C’est aussi remarquable de découvrir les artistes qui enseignent dans cette école et qui se tiennent au plus près à leurs côtés. Je pense pour Moteur à Jean-Michel Alberola, Vincent Barré, Christian Boltanski, Patrick Faigenbaum/Marc Pataut, Dominique Gauthier, Patrick Tosani, Jean-Luc Vilmouth.

Mon choix ne s’est pas orienté vers des artistes dont le travail est forcément proche de ce que nous développons comme programme artistique au Crédac. L’enjeu ou plus précisément le projet n’est pas là. L’idée n’est pas de traduire des critères de mode, d’actualité ou de goût. Mais plus d’exposer des niveaux d’art, de formes, de médiums, d’idées qui reflètent bien notre époque et cette école : une très grande diversité.

Nous nous posons tous je crois la question de l’enseignement de l’art, des systèmes de l’art, mais aussi des marges possibles à ce système. J’ai eu envie de poursuivre le dialogue avec ces jeunes artistes tenaces, lucides, volontaires et talentueux qui s’expriment à travers des médiums comme la gravure, la sculpture, la peinture, la photographie, la vidéo, l’installation.
Que leurs univers soient politiques (Nicolas Dion, Marie Preston, Estefanía Peñafiel Loaiza) réactifs au contexte (Julien Pastor) onirique, fantastique (Julien Laforge, Marlène Mocquet, Astrid Méry-Sinivassin).


Le pari de Moteur est de tenter de faire cohabiter des artistes qui n’ont jamais imaginé exposer ensemble.

Que de paris me direz-vous.
N’est-ce-pas là aussi l’enjeu, la mission d’un centre d’art contemporain ?
Je suis convaincue que oui !


Claire Le Restif
Avec la complicité de Tony Regazzoni

Vidéo(s)

Film de l’exposition © Claire Le Restif / le Crédac

Partager cette page sur :FacebookTwitter