Le Crédac

Notas sobre o limite do mar

Maria Laet

Commissariat : Claire Le Restif

Coudre : un acte anodin et domestique. Coudre le sable : un geste insensé et de mise en tension de l’impossible et du vain. Coudre sur la ligne imperceptible que laisse l’écume d’une vague à marée basse sur le rivage : un geste qui tente de matérialiser l’immatériel, de rendre visible une limite entre deux univers qui se joignent et se disjoignent inlassablement. Ainsi dans la vidéo Notas sobre o limite do mar, nous suivons la main de l’artiste ourlant le sable grâce à une aiguille et un fil de coton. Effort tendu et repris, puis abandonné… L’acte, les points friables de couture effacés par le flux et la remontée de la vague. Il y a une abstraction vivante dans le travail de Maria Laet. La couture du sable est un instant du visible de l’impalpable et d’un désir d’imaginaire, un instant de « dialogue » et d’équilibre entre le monde humain industrieux et une nature aussi puissante que mouvante. Mais, ce peut être, aussi, un échec de la ligne humaine dans sa capture de la ligne minérale, marquant sans bruit l’inutilité de notre volonté de maîtrise. Une sorte d’échec à la frontière, qui nous ramène dans le temps de l’effacement, de la disparition, du passager, et de la fragilité du visible. La vidéo en devenant l’image et l’archive.

Marjorie Micucci

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