Le Crédac

Fleur, Feu

Roy Köhnke

Commissariat : Claire Le Restif

Au croisement d’une pratique manuelle élémentaire et des technologies de pointe, le travail de Roy Köhnke mobilise sculpture, vidéo et installation pour sonder nos corps et les récits dominants qui les assujettissent. Fleur, Feu invoque l’amour et le désir comme force de résistance à l’autorité.

Nourries par le dessin et le travail d’écriture, les œuvres de Roy Köhnke révèlent des formes sensuelles et organiques. Suspendues ou insérées dans leurs squelettes de métal, ses sculptures charnelles et sciences-fictionnelles se dérobent. Carcasses, écorchés, leurs formes convient histoire de l’anatomie et histoire de l’art pour s’inscrire en rupture des corps normés par la domination de l’histoire « savante » et du regard occidental. À la fois organiques et industrielles, elles s’émancipent de leurs cages autoritaires pour ouvrir les chemins de l’imaginaire. De ces corps hybrides, greffés et en mutation, surgissent en nous fantasmagories et contre-récits. Les sculptures nous interrogent et troublent nos représentations : comment regardons-nous les corps déviants ?

Dans ses vidéos, Roy Köhnke questionne la dimension politique de nos désirs. Des relations sensuelles singulières unissent certaines plantes à certains insectes dans une voie évolutive commune. Des corps à la matérialité différente se mêlent et questionnent. Si la nature elle-même déconstruit les présupposés naturels, que peuvent nous apprendre ces interactions sur le formatage de nos désirs ?

Invitée par l’artiste, la commissaire indépendante et critique d’art Caroline Honorien prolonge la réflexion dans le Crédakino avec Retour de Marsyas. Dans cet espace de projection du Crédac, une série de vidéos interroge la peau comme interface au monde, à l’histoire et aux nouvelles technologies.

Les œuvres de l’exposition Fleur, Feu, douces et ardentes, déjouent les évidences. Elles sont une percée vers de potentiels subversifs, une invitation à vivre les corps et les désirs différemment. Nous sommes des êtres biologiques, plastiques, des chairs vivantes qui se regardent et se rêvent, fascinés, nous dit Roy Köhnke. Ses œuvres ouvrent des mondes inconnus et des possibles charnels infinis.

Biographie artiste

  • Membre fondateur du collectif Le Wonder, Roy Köhnke (né en 1990) a étudié à l’École des Beaux-arts de Nantes puis de Paris. Depuis 2016 son travail est montré dans différentes expositions personnelles et collectives. Récemment, on peut citer sa participation à TRANSGALACTIQUE à la Gaîté Lyrique en octobre 2024 ainsi que son exposition personnelle La belle sucette ou comment diviser la terre au printemps 2024, réponse à l’invitation faite par le centre d’art Le Grand Café d’imaginer un projet au Radôme, toit de la base sous-marine de Saint-Nazaire. Lauréat du Prix révélation Adagp en 2022, il y expose It is stronger than I thought en février 2024 et participe à l’exposition collective F(r)ictions of intimacy au Centre d’Art La Meute à Lausanne en janvier de cette même année. En 2023, son travail est montré au SHED Centre d’art contemporain de Normandie lors de Love Bugs as a Spit on Dry Land, et lors de l’exposition collective Antéfutur au CAPC à Bordeaux. Son travail est présenté au Beffroi de Montrouge à l’occasion du 66e salon éponyme et au sein de l’exposition collective Tactique du rêve augmenté à La Verrière, Fondation d’entreprise Hermès à Bruxelles en 2022.

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