Le Crédac

Petits poucets

Lycée Saint-Thomas d’Aquin

Petits Poucets est une longue immersion de lycéens en arts plastiques dans l’exposition GRAIN de Simon Boudvin.

À l’initiative d’Olivier Chiron, professeur d’arts plastiques qui accompagne des classes de 2de, 1re et Terminale au lycée Saint-Thomas d’Aquin à Paris, et de concert avec Julia Leclerc, médiatrice au Crédac, le projet Petits poucets évolue de manière organique, autant dans son contenu que dans sa durée.

Épousant l’état d’esprit du centre d’art contemporain qui laisse aux artistes un espace autant physique (salles et atelier de production) que mental pour préparer leurs expositions, Petits Poucets s’est naturellement réalisé sur un temps long pour permettre aux élèves une réflexion profonde inédite sur la pratique artistique et sur l’importance d’un espace d’exposition à l’identité architecturale forte, la Manufacture des Œillets.

Préparées et complétées lors des cours d’arts plastiques hebdomadaires au lycée, trois séances au Crédac se sont déroulées les samedis après-midi au début et à la fin de l’exposition GRAIN de Simon Boudvin (15.01-20.03.2022). Les séances au centre d’art ont donné lieu à un travail en classe qui, après le mois de mars, se transforme en projet d’exposition autonome au lycée. Il permet ainsi aux élèves de construire un parcours personnel et collectif qui fait le lien entre ces deux institutions.

Lors de la première séance au Crédac, les élèves découvrent l’architecture de la Manufacture des Œillets, le centre d’art et son fonctionnement en préambule d’une présentation du travail de Simon Boudvin. Les élèves sont invités à déambuler librement dans l’exposition et à réaliser une session de croquis. Après ce temps d’observation de l’ensemble des salles, Julia Leclerc recueille les remarques et impressions des élèves et approfondit avec eux la démarche de l’artiste pour le Crédac.

La semaine suivante, les lycéens redécouvrent l’exposition GRAIN dans des salles baignées de lumière du soleil, ce qui suscite d’autres dessins, d’autres conversations, et une véritable immersion dans un site qui leur est désormais familier. Le contenu du projet à construire est précisé aux élèves, tout en donnant volontairement peu d’indications : il s’agira pour eux de choisir un objet commun et familier, générationnel, à la fois personnel et universel. Les lycéens s’approprient la démarche et la méthode de travail de Simon Boudvin — observer ; photographier ; écrire ; documenter ; inventorier ; déconstruire ; construire — pour leurs travaux personnels tout au long des séances suivantes au lycée.

La dernière séance au Crédac consiste en une présentation de treize projets personnels et collectifs des élèves dans la salle d’exposition de leur choix. Devant leurs camarades, chaque projet exposé est complété par des questions et des remarques des élèves, du professeur et de la médiatrice. Le résultat de leur réflexion au long cours donne lieu à une variété de propositions et de formats : édition, inventaire, stop motion, sculpture, objets déconstruits et reconstruits, impressions sur papier, objets détournés, photographie.

La dernière étape est une exposition collective au lycée en mai 2022. Son titre, Petits Poucets, renvoie à celui de l’exposition de Simon Boudvin, GRAIN, qui évoque une partie d’un ensemble plus grand, comme les grains de sable qui composent une plage. Des éléments d’un même objet sont ainsi disséminés dans les salles d’exposition. Petits Poucets renvoie aussi aux notions de parcours, d’orientation, d’expérimentation, au rapport à l’adulte et à l’institution, et à l’imaginaire à travers le conte de Perrault.
La préparation de cette restitution engage les élèves à découvrir et expérimenter une face moins connue du métier d’artiste et les coulisses des métiers des centres d’art et musées : la présentation des œuvres au public. Cette nouvelle phase du projet consiste à donner un titre à chaque proposition et à l’exposition collective, à la mettre en scène dans un espace donné, à choisir une manière d’exposer et de trouver des solutions techniques à l’accrochage des pièces, puis à penser une communication, et enfin à accompagner le public par la rédaction de notices d’œuvres et d’un texte général sur l’exposition.

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