Nouement 02
Marie Preston
La poursuite du projet Nouement en 2009 prolonge la relation entre l’artiste Marie Preston et les habitués du foyer Croizat d’Ivry. Choisissant de travailler avec le Centre Médico-psycho-pédagogique, Marie Preston, le Crédac et le Service Retraités souhaitent ajouter une nouvelle dimension au projet.
Tout d’abord, le relais CMPP (Centre Médico-Psycho-Pédagogique) permet de s’adresser à la fois aux parents et aux enfants. Ainsi, la génération des parents est aussi partie prenante du projet. D’autre part, une orthophoniste du CMPP accompagne Marie Preston dans la conception et le déroulement de l’atelier. La pratique du langage, liée aux notions de transmission et de dialogue centrales dans le projet Nouement, est donc abordée avec un éclairage nouveau.
L’atelier, conçu par l’artiste Marie Preston en relation avec les orthophonistes du CMPP, Agnès Grossi et Nathalie Allouche, consiste à réaliser collectivement deux vidéos, une bande-son, un tricot et une série de photomontages reliant l’imaginaire de chacun. À partir de mots choisis ensemble, mots à tiroirs, mots aux sens multiples, les éléments se construisent par associations d’idées, des jeux de langage ou d’orthographe.
Les deux films incarnent deux genres : le documentaire et la fiction. Quant aux photomontages, ils interviennent comme des éléments rendant compte du déroulement du projet. Comme la vidéo, le photomontage implique le collage, l’assemblage d’idées et d’images reliant les propositions des uns et des autres. La bande-son et le tricot représentent aussi la réalisation du lien entre les mots et les participants, sous une autre forme. L’exposition propose au public l’ensemble de ces réalisations. Pendant Ivry-en-Fête, elle se poursuit au parc Coutant.
Biographie artiste
Le travail artistique de Marie Preston (née en 1980, vit et travaille à Paris) se constitue comme une recherche visant à créer des œuvres, documents d’expérience, avec des personnes a priori non artistes. Les rencontres sont suscitées en engageant une activité dans des territoires spécifiques : pratique du tricot au sein de l’Association des Femmes Maliennes de Montreuil, déplacement sur des chemins historiques disparus entre Paris et ses communes limitrophes, travail documentaire sur une pratique rituelle en Inde, sur les jardins partagés en région parisienne ou encore sur le jardin d’agronomie tropical de Nogent. Pour que la « co-création » ait lieu, la collaboration doit s’instaurer en un rapport de réciprocité des savoirs et des savoir-faire pour faire émerger un espace commun. Cet espace s’épaissit dans la durée et l’activité collective. Photographies, sculptures, performances et films prennent forme selon des modalités diverses allant de la restitution d’expérience à des actions collectives.