Le Crédac

Atelier d’auto-réparation de vélo

Cyclofficine d’Ivry

Atelier « en mixité choisie »
Samedi 1er octobre de 15h à 18h
Gratuit sur réservation : contact@credac.fr / 01 49 60 25 06

À l’occasion de l’exposition La Fugitive, clin d’oeil au personnage d’Albertine, inséparable de son vélo, le Bureau des publics organise un atelier d’auto-réparation de vélos au Crédac, en partenariat avec la Cyclofficine d’Ivry. L’atelier est en mixité choisie : il sera mené par des femmes et destinée aux femmes, personnes trans et non binaires, afin de s’initier à la mécanique vélo en confiance et respect.
Les participantes visitent librement l’exposition en amont ou après l’atelier.


Le vélo apparaît pour la première fois dans À la recherche du temps perdu dans le tome II (À l’ombre des jeunes filles en fleurs) aux côtés d’Albertine, personnage qui occupe une place centrale dans le roman. Cette jeune femme ose défier les codes de la société bourgeoise du début du XXe siècle et comme bon nombre de ses consœurs connaît une liberté alors inégalée via ce moyen de transport moderne, rapide et discret ne nécessitant pas d’un chauffeur.

La chercheuse Una Brogan fait une excellente analyse de la place que tient le vélo dans la construction du personnage d’Albertine et des implications de la popularisation de cet objet en ce début de siècle : « La bicyclette se dresse avec défi à la fin de la première phrase décrivant l’héroïne et reviendra dans chaque nouvelle couche ajoutée à son portrait. Comme nous le verrons, ses vêtements non conventionnels, son langage rude et son corps robuste sont autant d’émanations de son identité de cycliste. […] C’est dans ce champ de perception mouvant que le désir prend racine. L’identité d’Albertine, cycliste éphémère et inaccessible, est la clé de son attraction. 1 »

Enfin, la pratique du vélo contribue à questionner les identités de genre masculin et féminin : « dans les premières années du cyclisme, l’objet de la bicyclette suscitait des craintes de brouillage des genres. […] Un article du journal L’Auto-Vélo de 1897 annonce de manière satirique la naissance d’une nouvelle espèce : “la bicyclette-femme […] qui semble avoir à la fois le sexe masculin et le sexe féminin”2
La bicyclette devient ainsi aussi bien le symbole d’une émancipation des femmes qu’un objet remettant en cause les attributs classiques du genre masculin et féminin.
Cet atelier vélo sera l’occasion pour des cyclistes de se familiariser à la mécanique vélo, dans un but d’autonomisation et émancipation.

  1. Una Brogan, « Albertine the Cyclist. A Queer Feminist Bicycle Ride through Proust’s In Search of Lost Time » in Bicycles in literature : the alternative modernities of human-powered locomotion in Britain and France, 1880 – 1920, sa thèse, soutenue en 2016. Traductions le Crédac.
  2. Ibid

Partenariats

En partenariat avec la Cyclofficine d’Ivry

Partager cette page sur :FacebookTwitter