Le Crédac

Mental Archaeology

Matti Braun, Thea Djordjadze, Jean-Luc Moulène

Commissariat : Kathleen Rahn et Claire Le Restif

Exposition réalisée en partenariat avec le Kunstverein de Nuremberg .
Exposition au Kunstverein de Nuremberg du 9 octobre au 5 décembre 2010.

L’artiste géorgienne Thea Djordjadze, dont les sculptures généralement de petites dimensions, réalisées dans des matériaux d’une extrême fragilité (la terre crue, le plâtre, le papier mâché…), traduisent l’instabilité de la matière. L’artiste, pour chacune de ses expositions, met en œuvre des dialogues nouveaux entre ses pièces. Sans qu’elles soient explicitement convoquées, les notions de mémoire ou d’oubli imprègnent ses œuvres. Collection d’objets, fétiches, display « ethnographique » ré-inventé, les œuvres de Thea Djordjadze révèlent leur propre archéologie, partiellement construite ou paradoxalement partiellement détruite. Pour exemple une oeuvre qu’elle créa pour être brûlée et dont les cendres devaient être enterrées.

Si l’archéologie est inversée chez Thea Djordjadze, elle est réinventée chez Matti Braun avec l’installation Ozürfa (dont un élément avait été présenté en 2009 au Crédac dans Le Travail de rivière) dont le titre se traduit par « vraie Urfa ». Ville mythique d’Urfa, en Turquie, elle est considérée comme le site du biblique jardin de l’Eden notamment. Explorateur qui partage sa redécouverte, Matti Braun invente les reliques disparates d’une Urfa authentique. Il fait s’y interpénétrer des histoires hétérogènes, par exemple en évoquant le miracle d’Abraham à travers le squelette de trois carpes placées dans une vitrine de cuivre, éléments qui cohabitent avec une copie du film Yol de Yilmaz Güney (1937-1984), palme d’or à Cannes en 1982.

Jean-Luc Moulène expose différents éléments de son travail. Deux sculptures, quatre monochromes réalisés avec l’encre des crayons Bic (noir, rouge, bleu et vert), quatre dessins en « mouvement » réalisés au crayon de graphite, ainsi que des photographies dont sept différentes d’une pierre qui vire sur elle-même. L’archéologie n’est donc pas entendue dans cette exposition au sens propre comme la science des choses anciennes, mais davantage comme un mouvement de l’esprit, qui engage les artistes à excaver ce qui n’a encore jamais été découvert ou à pousser les événements de la matière mentale à faire trace à la surface des choses.
Ce que cette archéologie révèle est bien issu de l’univers mental des artistes. L’archéologie comme cosa mentale.

Vidéo(s)

Film de l’exposition © Claire Le Restif / le Crédac

Ressources pédagogiques

  • Réflex n°14 — MENTAL ARCHAEOLOGY, Matti Braun, Thea Djordjadze, Jean-Luc Moulène
    569.94 KB / pdf
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Biographies artistes

  • Matti Braun, né en 1968 à Berlin, il vit et travaille à Cologne.

  • Thea Djordjadze, née en 1971 à Tbilisi, Géorgie, elle vit et travaille à Berlin.

  • Jean-Luc Moulène, né en 1955 à Reims, il vit et travaille à Paris.

Biographie commissaire

  • Kathleen Rahn, Directrice du Kunstverein Nurnberg – Albrecht Durer Gesellschaft.

Partenariats

Exposition en partenariat avec le Kunstverein de Nuremberg
Avec le soutien de la Fondation culturelle fédérale allemande et du Ministère des affaires étrangères français
D.C.A et Termostat
Partenaires média : Le Journal des Arts, Kaléidoscoe, art21

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