Que mangent les licornes ?
Benoît Piéron
La Chasse à la licorne (1495-1505), Metropolitan Museum. La licorne est retenue en captivité et n’est plus morte.
Mélange de dix semences avec de la tourbe et un fertilisant.
Encapsulage
Encapsulage
Les gélules sont distribuées au public pour être plantées au printemps.
Dimanche 6 février de 15h à 17h
Dans le cadre de l’exposition Derek Jarman – Dead Souls Whisper (1986-1993) en 2021, le Crédac avait convié en automne l’artiste Benoît Piéron à encapsuler, lors d’un atelier participatif, le jardin créé par Derek Jarman autour de Prospect Cottage à Dungeness.
Cet hiver, il nous invite à suivre les saisons avec un deuxième atelier de confection de gélules remplies de graines. Benoît Piéron, qui pratique le « jardinage existentiel », herborise un jardin cette fois imaginaire, celui des tapisseries La Chasse à la licorne (1495-1505) conservées au Metropolitan Museum à New York.
Il propose ainsi de sortir le végétal de la trame décorative pour le disséminer dans la réalité vigoureuse. Ce jardinage est aussi l’occasion de découvrir les fondements patriarcaux du mythe de la licorne et de réfléchir à la croyance en l’inexistence.
Les gélules, qui enferment de la poudre composée de tourbe, fertilisant et une sélection de dix semences sur la centaine répertoriée, agissent comme des petites serres favorisant la germination. Elles sont distribuées au public invité à disséminer ce motif « mille-fleurs » au-delà des limites géographiques et temporelles de l’atelier.
Graines contenues dans les gélules, avec de la tourbe et un fertilisant :
- Aquilegia vulgaris - ancolie commune
- Bistorta officinalis - bistorte officinale
- Carthamus tinctorius - carthame des teinturiers
- Centaurea cyanus - bleuet
- Fragaria vesca - fraises des bois
- Phiteuma spicateum - raiponce en épi
- Primula veris - primevère officinale
- Rubus fruticossus - mûrier sauvage
- Salvia sclarea - sauge sclarée
- Silene latifolia - compagnon blanc
Atelier ouvert à tout·e·s ! Réservez ici.
Biographie artiste
Benoît Piéron est un artiste français né en 1983 à Ivry-sur-Seine. Il crée des moments, des installations et des objets. Benoît Piéron s’intéresse à la sensualité des plantes, aux frontières du corps et à la temporalité des salles d’attente. Il pratique le patchwork, le jardinage existentiel et dessine des papiers peints. Ayant toujours vécu avec une maladie de compagnie, l’univers hospitalier est son écosystème.
Diplômé avec les félicitations du jury de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2007, il participe au programme de résidence de la Fondation d’entreprise Hermès en 2010. En 2011-2012 il est pensionnaire à la Casa de Velázquez, l’académie de France à Madrid. Accueilli en résidence à la Galerie Fernand Léger d’Ivry-sur-Seine en 2014, il y fera sa première exposition personnelle en 2015. En 2018, il expose en solo au Centre d’art contemporain Les Tanneries d’Amilly. Résident à la Cité Internationale des arts en 2020 et 2021, il donne en parallèle de ses expositions des ateliers tricotés autour de l’herborisation, du validisme. En 2021 il végétalise le stand de la galerie Mendes Wood à la Fiac et fait pousser une grande touffe d’herbe dans la cour du MAT – centre d’art contemporain à Ancenis. Depuis quelques mois il s’interroge sur la nourriture des licornes, la place de l’orgasme à l’hôpital et les flores létales. Ses œuvres ont été exposées en France, à Bruxelles au Japon, en Corée, en Espagne et au Canada.
www.benoitpieron.com