Espace de l’objet
Sophie Dubosc et Jonathan Loppin
Sophie Dubosc et Jonathan Loppin interviennent selon une thématique inspirée de leurs propres créations. À travers les notions d’installation, de sculpture, de photographie et de vidéo, les artistes développent des séances de travail avec les élèves afin que ces derniers puissent avoir une pratique plastique de l’art contemporain.
Durant quatre mois, des séances hebdomadaires de deux heures ponctuent l’évolution du projet auprès d’une classe de CE1 de l’école élémentaire Einstein, d’une classe de 6e du collège Politzer, d’une classe de 3e du lycée polyvalent Fernand Léger et d’une classe de 2de arts plastiques du lycée Darius Milhaud.
Sophie Dubosc et Jonathan Loppin développent une trame commune pour toutes les classes en offrant une banque d’images issues de l’histoire de l’art allant du XVIe au XXIe siècle. Ces œuvres recensées ont été sélectionnées car elles interrogent l’objet, sa mise en scène, l’installation et la sculpture. Dès lors, un échange s’instaure entre les élèves et les artistes sur leurs visions, leurs acceptations des images et des réalisations présentées. Cette banque d’images leur a permis de créer un vocabulaire commun et d’insuffler des recherches personnelles sur L’Espace de l’objet. Pour certains, il est question de moulages, de représentations abstraites d’objets choisis dans leur quotidien, pour d’autres de fabrications en miniature d’environnements et de sculptures.
Les artistes incitent les élèves à regarder différemment des objets familiers, à avoir une approche mentale : questionnement sur le regard, sur le rapport qu’ils entretiennent avec l’espace privé ou public, sur les relations entre objet et langage, entre objets et substituts, sur la mise en exposition d’un environnement.
La valorisation du projet donne lieu à une exposition au Centre d’art contemporain d’Ivry – le Crédac du 10 au 12 juin 2005.
Biographies artistes
Sophie Dubosc (née en 1974 à Paris, vit et travaille en Normandie) est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (2002), de l’Université Paris-Sorbonne (Master en Histoire de l’art, 1998) et de l’École du Louvre (1997). Tourné avant tout vers le volume et la sculpture, le travail de Sophie Dubosc associe le plus souvent des formes et des matériaux hétérogènes à la forte présence physique comme la cendre, le plâtre, le chanvre, le tissu, le verre, le cheveu, le bois, l’encre… Leur prégnance génère des images, provoque des réminiscences qui renvoient à l’absence, l’altérité, la mémoire. À travers ses œuvres, Sophie Dubosc joue avec l’idée de matière mais aussi de culture, de projection, de perception et réinvestit le champ de la sculpture, du surréalisme à l’art minimal et conceptuel en passant par l’Arte Povera ou l’Anti-Form.
Johnattan Loppin (né en 1977, vit et travaille à Rouen et Paris) est diplomé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2003. « Lorsqu’il s’agit d’évoquer le travail de Jonathan Loppin, on pense dans un premier temps à la sculpture minimale. Un minimalisme débarrassé du postulat qui dit que la forme est l’objet lui-même. Cette émancipation une fois affirmée, l’implication physique et mentale du spectateur peut advenir. Jonathan Loppin renverse le mouvement propre à l’autonomie de la sculpture minimale pour rejoindre d’autres sphères, d’autres modalités de construction et de négociation avec le réel, avec une attention accrue à la manière dont il se donne à voir habituellement, dont il se précise ou s’efface. Ce qui n’est plus lisible ou audible, ce qui n’est plus là ou ce qui est absent, devient l’endroit où opère Jonathan Loppin, dans les interstices d’une scène oubliée, dans les creux et les plis d’un espace-mémoire collectif. Ainsi, se met au jour la qualité narrative et ouverte du travail de Jonathan Loppin, le faisant basculer du côté du cinéma, c’est-à-dire d’un espace disponible et en attente de projections. La sculpture est dès lors un objet qui induit une mise en mouvement et qui provoque un enchaînement d’images mentales produisant une fiction, une histoire. »
Maëlle Dault