Le Crédac

Retrospective My Eye

Corentin Canesson

À la fois artiste et curateur, Corentin Canesson dédie son temps son temps à la peinture, à la musique et au commissariat d’expositions. Sa pratique obéit à des protocoles qu’il s’impose comme des obsessions ludiques. Il conçoit la peinture comme un acte spontané de plaisir, à travers lequel il convoque des références métissées à l’histoire de l’art des XXe et XXIe siècles. Pour cette exposition, il peint une série de toiles abstraites, à l’acrylique et à l’huile, sur un format donné (195 × 130 cm), évoquant les gestes d’Eugène Leroy, de Bram Van Velde ou de Philip Guston. Cette peinture décomplexée s’expérimente sur une bande-son, celle de son groupe The Night He Came Home. Enregistré pour l’exposition, l’album, dont chacune des pochettes a été peinte à la main par l’artiste, est diffusé en boucle dans la grande salle du Crédac, envisagée comme un plateau.

Cette peinture « de seconde main » – à lire du côté d’une assimilation par l’artiste des peintres aimés – n’empêche pas une vraie recherche plastique et une unité formelle au-delà de l’exercice de citation et d’appropriation. L’héritage désigné et avoué permettant la conquête d’un territoire de la peinture déjà balisé, et l’expression d’une sincère et singulière sensibilité. Dans le corpus fécond de cet artiste hyper-productif, on perçoit déjà les périodes, les séries, les lubies. Il y a le motif de l’oiseau (qu’on sait notamment inspiré par les peintures naturalistes de l’ornithologue américain Jean-Jacques Audubon et les sculptures de l’artiste finistérien Jean-Pierre Dolveck) souvent seul et contraint par le cadre, englué dans les couches de peinture qui semblent alourdir ses mouvements. En 2015, suite à la résidence Les Chantiers, il consacrait son exposition personnelle à Passerelle Centre d’art contemporain à Brest au mythe de Samson et Dalila. Interférant et amplifiant la communication en amont, il peignait lui-même les affiches ensuite diffusées dans les panneaux Decaux de la ville, apportant, avant même l’exposition, autant de traductions plastiques à ce récit biblique.

Retrospective My Eye : le titre de l’exposition et de l’album s’affiche tel un hommage non dissimulé à Robert Wyatt. Il est extrait des paroles de Gharbzadegi, un des morceaux figurant sur Old Rottenhat, le quatrième album – joué seul et autoproduit – du musicien anglais, sorti en 1985. The Night He Came Home – autre référence, cette fois-ci au film Halloween (1978) de John Carpenter – en fait même une reprise ; à l’écoute dans l’exposition.

Vidéo(s)

Film de l’exposition, réalisé par Bruno Bellec. © Le Crédac, 2017.

Documents

  • Feuille de salle — RETROSPECTIVE MY EYE, Corentin Canesson
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  • Communiqué de presse — RETROSPECTIVE MY EYE, Corentin Canesson
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Ressources pédagogiques

  • Réflex nº32 — RETROSPECTIVE MY EYE, Corentin Canesson
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Biographie artiste

  • Corentin Canesson est né en 1988 à Brest, il vit et travaille à Paris. Il est diplômé de l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne — site de Rennes en 2011. Dernièrement, son travail a été présenté à Passerelle Centre d’art contemporain à Brest (solo, 2015), à la galerie Jean Brolly à Paris (coll. 2016), au CNEAI à Chatou (coll. 2014–2015) et à la galerie Palette Terre à Paris (solo, 2014). Parallèlement à sa pratique artistique, il a codirigé, de 2008 à 2014, l’espace d’exposition STANDARDS à Rennes et poursuit cette expérience à DOC, lieu de résidence artistique et d’exposition à Paris.

Évènements & Rendez-vous

Partenariats

Partenariat média : Zérodeux, revue d’art contemporain trimestrielle et gratuite
Partenariat vernissage : Grolsch, Les Nouveaux Robinson

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