Le Crédac

Correspondances. Lire Angela Davis, Audre Lorde, Toni Morrison

Artists: Annouchka de Andrade et Mathieu Kleyebe Abonnenc, Joan E. Biren, Krista Franklin, Jean Genet, Kapwani Kiwanga, Jill Krementz, Paul Maheke, Sarah Maldoror, Pope.L, Faith Ringgold, Céline Sciamma, Paula Valero Comín

Curatorship: Elvan Zabunyan et Claire Le Restif

Coproduction : Festival d’Automne

Vernissage public : samedi 21 septembre de 17h à 21h

En novembre 2023, Angela Davis était l’invitée du Festival d’Automne pour une conversation avec Elvan Zabunyan croisant arts et activisme1. Un an plus tard, le Crédac présente l’exposition collective Correspondances. Lire Angela Davis, Audre Lorde, Toni Morrison.

Angela Davis, Audre Lorde et Toni Morrison sont des autrices qui accompagnent les travaux de l’historienne d’art Elvan Zabunyan depuis plusieurs décennies. Elles nourrissent sa réflexion et son imaginaire grâce à leurs écrits politiques, philosophiques, poétiques, littéraires. Toutes trois ont un lien fort à la transmission, à l’engagement et à la jeunesse : Angela Davis milite contre le racisme dans le contexte ségrégué de Birmingham dès son adolescence et souligne, devenue philosophe à l’âge de 25 ans, l’importance de l’éducation publique dans sa pédagogie ; Audre Lorde commence à écrire des poèmes à l’âge de 11 ans à la mort de sa meilleure amie et les publie dès ses 16 ans. Plus tard, elle s’engage dans des ateliers d’écriture inclusifs et expérimentaux dans les écoles et les facultés ; Toni Morrison a longtemps enseigné à l’université. Ses premiers romans, L’œil le plus bleu (1970) ou Sula (1974) sont consacrés à l’enfance et à l’adolescence en évoquant les violences subies mais aussi les espoirs et les libertés.

Le projet Correspondances. Lire Angela Davis, Audre Lorde, Toni Morrison est pensé selon trois temporalités enlacées. D’abord, des recherches menées par Elvan Zabunyan pendant l’hiver 2024 dans leurs archives (conservées respectivement à la Schlesinger Library, Radcliffe Institute à Harvard, au Women’s Research and Resource Center, Spelman College à Atlanta et à la Princeton University Library) afin de s’immerger dans des documents privés devenus publics et de saisir entre les lignes des lettres, des cartes postales, des poèmes et textes inédits, des cours et des contenus politiques, toutes les subjectivités. Une sélection de ces documents est proposée en mars 2024 à des élèves de 3e du collège Romain Rolland (Ivry-sur-Seine) et de 4e du collège Danielle Casanova (Vitry-sur-Seine), comme point de départ d’ateliers de création et d’écriture avec la complicité de leurs professeur·es (arts plastiques, français, anglais, histoire-géographie) auxquels participent Julia Leclerc, médiatrice au Crédac et Elvan Zabunyan, en compagnie d’autres membres de l’équipe du centre d’art et du Festival d’Automne.

Partager ces documents appartenant aux archives des trois autrices et voir comment ils nourrissent l’imagination des élèves est un point central du projet. Comme l’est la volonté de présenter leurs réalisations dans l’exposition, non comme des œuvres, mais comme des éléments confirmant que le partage des expériences, la générosité d’un engagement intellectuel, la nécessité d’une pédagogie émancipée contrant le racisme, le sexisme, l’homophobie et les précarités sociales ou culturelles sont au cœur d’une confiance qui doit être accordée à la jeunesse dans toutes ses différences. En cela, l’encadrement exceptionnel des professeur·es qui ont mené avec leurs élèves ces ateliers, résonne dans les résultats des travaux plastiques ou graphiques.

En parallèle, Elvan Zabunyan et Claire Le Restif, directrice du Crédac, ont conversé pendant plusieurs mois pour inviter des artistes dont les œuvres éclairent l’idée de correspondances. Certaines se réfèrent directement aux trois autrices, d’autres suggèrent des résonances en devenir par, précisément, leur rencontre dans les salles du centre d’art. Des photographies et archives trouvées en France accompagnent celles provenant des États-Unis. Des extraits poétiques de films ainsi que le Crédakino dédié à une large sélection de musiques et de livres, font de Correspondances. Lire Angela Davis, Audre Lorde, Toni Morrison, une exposition à vivre et à habiter selon ces trois temporalités.

  1. La rencontre filmée du 19 novembre 2023 entre Angela Davis et Elvan Zabunyan est disponible sur le site internet du Festival d’Automne.

Artists biography

  • Née en 1944 à Birmingham, Alabama, Angela Davis est une philosophe et écrivaine étatsunienne, militante pour les droits humains, et longtemps professeure à l’Université de Californie à Santa Cruz. Engagée auprès des Black Panthers dans les années 1960 et 1970 et du Parti communiste jusqu’à la fin des années 1980, elle est condamnée en 1970 aux États-Unis à la peine capitale pour des raisons politiques. Incarcérée jusqu’en juin 1972, date à laquelle, grâce notamment à un vaste mouvement de soutien à l’échelle nationale et internationale, elle est libérée après avoir mené sa propre défense. Ses luttes contre le racisme, contre le système de l’industrie carcérale, contre les oppressions et discriminations partout dans le monde en font une figure majeure de l’histoire intellectuelle, culturelle et sociale dans le monde. Elle prône un féminisme abolitionniste et souligne l’importance de croiser l’intersection des combats pour l’émancipation. Elle est l’autrice de nombreux livres et essais. Parmi ses publications disponibles en français, on compte Autobiographie, 1974 (réédition aux éditions Aden, 2013), Femme, Race, Classe, 1981 (réédition aux éditions Zulma en 2022), Blues et féminisme noir, 1998 (Libertalia, 2021), La prison est-elle obsolète ?, 2003 (Au Diable Vauvert, 2014), Les goulags de la démocratie, 2005 (Au Diable Vauvert, 2018).

  • Audre Lorde (1934-1992) est une écrivaine, poète et militante étatsusienne née à Harlem, New York. Figure majeure de la littérature contemporaine et des luttes féministes, elle se définit selon ses mots comme « noire, lesbienne, mère, guerrière, poète ». Ses œuvres s’adossent à son expérience personnelle faisant des combats contre le racisme, le sexisme et l’homophobie une structure fondamentale de son écriture. Elle écrit son premier poème à l’âge de 11 ans et le pouvoir du langage est pour elle le fil conducteur de son travail tout au long de sa vie. Elle meurt d’un cancer en 1992 et la façon dont elle écrit et décrit l’expérience de la maladie est également constitutive de son engagement intellectuel. Associée aux comités éditoriaux des revues féministes Chrysalis et Amazon Quaterly dans les années 1970, elle est l’une des premières écrivaines à analyser le racisme dans les féminismes dans sa célèbre conférence « Les outils du maître ne détruiront jamais sa maison » prononcée à New York en 1979. Parmi ses publications disponibles en français, on compte : Zami, une nouvelle façon d’écrire son nom, 1982 (éditions Mamamélis, 1998), Sister Outsider, Essais et propos sur la poésie, l’érotisme, le racisme, le sexisme, 1994 (éditions Mamamélis, 2003), La licorne noire, 1978, (L’Arche, 2021), Charbon, 1976 (L’Arche, 2023).

  • Toni Morrison (États-Unis, 1931-2019) est une figure majeure de la littérature contemporaine. Née à Lorain dans l’Ohio, elle étudie à Washington DC à Howard, l’une des plus prestigieuses universités noires des États-Unis. À 1967, elle devient éditrice chez Random House à New York et œuvre à la publication de livres écrits par des auteurs et autrices africain·es-américain·es. Elle est à l’initiative des autobiographies de grandes figures telles que Mohamed Ali et Angela Davis et soutient le travail de personnalités telles Toni Cade Bambara ou Gayl Jones. En 1970, Toni Morrison écrit son premier roman, The Bluest Eye (L’Œil le plus bleu) où elle y raconte l’histoire douloureuse d’une petite fille dans les années 1930. Sula son second roman paraît en 1973. Elle arrête le travail dans l’édition au début des années 1980 pour se consacrer exclusivement à l’écriture et, en parallèle, retourne à l’enseignement de la littérature à l’Université (Cornell puis à l’Université d’État de New York de 1985 à 1980, de Princeton à partir de 1989, jusqu’à sa retraite en 2006). En 1988, elle est récompensée par le Prix Pulitzer pour son roman Beloved, et reçoit en 1993 le Prix Nobel de Littérature pour l’ensemble de son œuvre. Toni Morrison a publié onze romans et trois recueils d’essais. Parmi ces derniers, L’origine des autres (2017) et La source de l’amour-propre (2019) confirment la puissance de sa langue et de sa pensée.

  • La démarche multiforme de Mathieu Kleyebe Abonnenc (France, 1977; vit et travaille à Sète) se caractérise par des projets artistiques, la recherche, le commissariat d’exposition et la programmation de films et explore des domaines négligés par l’histoire coloniale et postcoloniale. Il collabore avec des artistes de divers champs disciplinaires. Parmi ses expositions personnelles récentes, on peut citer In the Womb of the Glass Ship à La Loge (Bruxelles, 2022), Gods Moving in Places. The Day Reader à l’IFA (Berlin, 2022), The Music of Living Landscapes à Kestner Gesellschaft (Hanovre, 2022), Le palais du Paon au Musée départemental d’art contemporain (Rochechouart, 2018), Concerning Solitude à la Fondation Jumex (Mexico, 2018), Maintenir la distance à Guyane Art Factory (Cayenne, 2017), Mefloquine Dreams au MMK (Francfort, 2016), Songs For a Mad King à la Kunsthalle (Bâle, 2013) et Préface à des fusils pour Banta à Gasworks (Londres, 2011). Il est actuellement doctorant à l’EDESTA- Paris 8. Il est le directeur de la collection Culture des éditions B42 et le cofondateur des éditions Ròt-Bò-Krik. Le Crédac a présenté son exposition personnelle Dans ce lieu de déséquilibre occulte de janvier à avril 2023.

  • Anouchka de Andrade (Russie, 1962 ; vit et travaille à Paris) Anouchka de Andrade est la fille de la cinéaste guadeloupéenne Sarah Maldoror (1929-2020) et du poète et homme politique angolais Mário de Andrade (1928-1990). Après avoir été directrice artistique du Festival international du film d’Amiens, dédié au cinéma d’auteur et aux films africains et sud-américains, Annouchka de Andrade a conduit de nombreux projets dans la coopération culturelle internationale. Au cours de ces vingt dernières années, elle a été assistante de Sarah Maldoror. Aux côtés de sa sœur Henda Ducados, elle a initié un projet de préservation et de diffusion des œuvres de leurs parents, comprenant la restauration de films, l’archivage de documents, correspondances, manuscrits et de scénarios inédits. Un couple dont l’engagement artistique et politique s’en inscrit dans le XXe siècle.

  • Souvent connue sous le nom de JEB, Joan E. Biren (États-Unis, 1944) est photographe, cinéaste, documentariste et militante. Dès 1971, elle entreprend de documenter la vie des personnes LGBTQIA+. Ses photographies jouent ainsi un rôle déterminant dans le mouvement des droits des personnes homosexuelles. À travers ses photographies intimes et engagées, Biren capture des moments authentiques de solidarité et de résistance au sein de la communauté lesbienne, cherchant à contrer les stéréotypes et à donner de la visibilité à des vies souvent marginalisées ou limitées à un regard érotisé souvent imposé par le regard masculin.

  • Les œuvres de Krista Franklin (États-Unis, 1970 ; vit et travaille à Chicago) s’appuient sur la tradition de la négritude et de l’afro-surréalisme pour se réapproprier les identités et les récits africains-américains. Elle aborde également les questions de genre et de classe à travers des médiums variés. Bien que le collage occupe une place de choix dans ses réalisations, celles-ci comprennent des installations, des fresques murales, des performances, des œuvres sonores ou encore de la poésie. Ses collages se centrent souvent autour de photographiques de femmes noires ou de figures culturelles célèbres comme Run DMC ou Tupac Shakur, tout en jouant avec des matériaux aussi variés que des découpes de magazines, des rubans de bricolage, des plumes, le tout sur du papier réalisé par ses soins. Influencée par le Manifeste AfroSurréaliste (2009) écrit par le poète D. Scot Miller, les approches de Franklin sont toujours mystiques, métaphoriques et métaphysiques, notamment ses apprentissages spirituels et ses idées sur le paranormal, le genre et l’identité sexuelle, et la nature surréaliste des expériences noires.

  • Écrivain, poète et auteur dramatique, Jean Genet (France, 1910-1986) connaît une vie tumultueuse : pupille de l’Assistance publique. Dès son adolescence il commence une existence marginale et rebelle, passant par la colonie pénitentiaire de Métray, la légion étrangère, et la prison à plusieurs reprises. Ses premiers romans sont censurés car jugés pornographiques. Jean Cocteau et Jean-Paul Sartre le mettent en lumière et le défendent, l’un en lui évitant la prison à perpétuité, et l’autre en écrivant, Saint Genet comédien et martyr (1952). Genet met en place avec Michel Foucault un observatoire des prisons, prend parti, notamment à travers ses romans Le Captif amoureux (1986) et L’Ennemi déclaré (posth. 1991), pour les indépendantistes algériens, s’engage auprès des Palestiniens et des Black Panthers, et apporte son soutien à Angela Davis avec laquelle il se lie d’amitié. Il figure parmi les auteurs dramatiques les plus joués du répertoire français et obtient en 1983 le Grand Prix national des lettres.

  • Artiste franco-canadienne, Kapwani Kiwanga (Canada, 1978 ; vit et travaille à Paris) a étudié l’anthropologie et les religions comparées à l’Université McGill de Montréal, puis l’art à l’École des Beaux-Arts de Paris et au Fresnoy. Ces dernières années, elle s’est imposée comme une figure incontournable de l’art contemporain international. Kiwanga s’appuie sur sa formation en anthropologie et en sciences sociales pour créer des projets artistiques méticuleusement documentés. Ses installations mettent en scène de nouveaux environnements spatiaux, révélant comment les corps interagissent avec les structures de pouvoir. En brouillant délibérément la frontière entre vérité et fiction, elle remet en question les récits dominants et ouvre des espaces où les voix marginalisées peuvent s’exprimer. Son œuvre explore l’impact des asymétries de pouvoir en confrontant les récits historiques avec les réalités contemporaines, les archives et les perspectives futures. Le Crédac a présenté son exposition personnelle Cima Cima d’avril à juillet 2021. Elle représente le Canada à la Biennale de Venise 2024.

  • Dans les années 1960, Jill Krementz (États-Unis, 1940 ; vit à New York) travaille comme photographe pour le New York Herald Tribune. En 1965, elle passe un an à réaliser une série de photographies sur la guerre du Viêt Nam, publiées dans le New York Observer. Sa photographie de la « Marche sur le Pentagone », manifestation massive contre la Guerre du Viêt Nam le 21 octobre 1967, fait la couverture de Time. Jill Krementz décide en 1970 de « combler le vide de la photographie d’auteur » en se spécialisant dans le portrait d’écrivains. Travaillant uniquement avec l’aide d’une secrétaire et avec un minimum de matériel photographique (deux appareils 35 mm et trois objectifs), elle a constitué et géré une vaste photothèque de plus de 800 portraits d’auteurs et autrices.

  • À travers diverses formes artistiques, Paul Maheke (France, 1985 ; vit et travaille à Montpellier) explore comment les corps, récits et histoires marginalisés peuvent être rendus visibles ou invisibles. Les œuvres de Maheke, incluant la performance, le dessin et l’installation, cherchent à transformer la perception du public et à reconfigurer les discours traditionnels sur l’identité et la représentation. Son objectif est de façonner notre sensibilité et de remettre en question les systèmes dominants de discours et de compréhension, qui reposent souvent sur la représentation et la visibilité comme formes ultimes de vérité et de pouvoir.

  • Sarah Maldoror (France, 1929-2020) est une cinéaste française d’origine guadeloupéenne. Ses œuvres, alternant fiction et documentaire, courts et long-métrages, sont marqués par le désir de lutter contre le regard des autres portés en particulier sur les noirs d’ici et d’ailleurs. Après avoir co-créé la Compagnie des Griots en 1956, première compagnie de théâtre noir à Paris, elle a étudié le cinéma à Moscou. Sarah Maldoror s’est engagée à travers ses films à accompagner les luttes d’indépendance et leurs héritages complexes, et à célébrer l’engagement de l’artiste et l’art comme acte de liberté. Pionnière derrière la caméra, elle a contribué à façonner un nouvel imaginaire africain, nourri par une nouvelle représentation du corps noir, par la place majeure que revendiquent les femmes dans les combats à mener, et par la survivance d’une pensée humaniste et sensible.

  • William Pope.L, dit Pope.L (États-Unis, 1955-2023), est un artiste dont le travail englobe la performance, la sculpture, le dessin et l’installation. Né à Newark dans le New Jersey, il a étudié à l’Université Montclair State et à la Rutgers University. Son travail explore souvent des questions de race, de classe, de pouvoir et d’identité à travers une lentille provocatrice, souvent humoristique et incongrue. Pope.L est célèbre pour ses performances, souvent caractérisées par des interventions dans l’espace public et des actes d’endurance physique extrême, afin de mettre en scène les inégalités sociales.

  • Figure majeure d’un art engagé et féministe américain, du Black Arts Movement jusqu’aux luttes des Black Lives Matter, Faith Ringgold (États-Unis,1930-2024) réalise ses premières peintures politiques, American People Series (1963-1967), qui commentent l’American way of life au regard du mouvement des droits civiques. Parallèlement, l’artiste mène des actions contre le Whitney Museum à New York qui omet de montrer des artistes africain·es-américain·es dans une exposition en 1968, et contre la sous-représentation des femmes dans les collections. Elle passe plusieurs mois auprès de femmes incarcérées dans la Women’s House of Detention de Rikers Island, et réalise sur place la peinture murale For the Women’s House (1971) qui célèbre les femmes exerçant des professions souvent masculines. Faith Ringgold est renommée pour ses quilts narratifs, des œuvres textiles qui racontent l’expérience africaine-américaine. Également autrice de livres pour enfants, elle a reçu une centaine de récompenses pour son œuvre plastique et littéraire.

  • La réalisatrice Céline Sciamma (France, 1978) est réputée pour ses films intimistes explorant les thèmes de l’identité, du genre et de la sexualité, parmi lesquels Tomboy (2011) primé au Festival de Berlin. Bande de filles (2014) narre la tentative de quatre jeunes filles de la périphérie parisienne d’échapper à leur sort et aux codes masculins qui font la loi dans la cité. Portrait de la jeune fille en feu (2019) retrace une histoire d’amour entre Marianne, une artiste peintre du au XVIIIe siècle et son modèle Héloïse, qui a quitté le couvent pour être mariée. Le film reçoit le prix du scénario au Festival de Cannes.

  • Paula Valero Comín (Espagne, 1976) est une artiste transdisciplinaire diplômée du Collège des Beaux-Arts de Valence en 2001 et de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2006. Elle détient un doctorat qui explore les liens entre performance et activisme. Paula Valero réalise des projets itinérants dans plusieurs villes. Elle se concentre sur la manière dont l’art peut enrichir l’imaginaire collectif et contribuer à la transformation des situations et des réalités. Son projet Herbier Résistant Rosa Luxemburg établit généalogie de correspondances sur la contribution des femmes à la protection du vivant et des plantes. Depuis 2020, les différentes couches de son travail polymorphe (dessins, installations, conférences, interventions urbaines) sont interdépendantes et se nourrissent de ce processus de recherche.

Curators biography

  • Elvan Zabunyan, historienne de l’art contemporain, est professeure à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne et critique d’art. Ses travaux interrogent depuis le milieu des années 1990 les enjeux historiques, politiques, postcoloniaux et féministes dans l’art des XXe puis XXIe siècles au sein du contexte étatsunien et caribéen. Elle est l’autrice d’un ouvrage pionnier, Black is a color, une histoire de l’art africain américain (Dis Voir, 2004. 2005 pour la version anglaise) ainsi que de la première monographie sur Theresa Hak Kyung Cha, Theresa Hak Kyung Cha – Berkeley – 1968 (Presses du réel, 2013). Elle a codirigé plusieurs ouvrages, écrit de nombreux articles pour des recueils collectifs, des catalogues d’exposition et des périodiques à l’échelle nationale et internationale. Ses codirections récentes incluent Constellations subjectives, pour une histoire féministe de l’art (Ixe, 2020), Decolonizing Colonial Heritage (Routledge, 2022), L’art en France à la croisée des cultures (Heidelberg University, 2023). Paraît à la rentrée 2024 son nouvel ouvrage Réunir les bouts du monde. Art, histoire, esclavage en mémoire (éditions B42) dont les recherches menées pendant dix ans prennent leur source dans le cycle de conférences Une autre Histoire. Penser l’art contemporain à travers la mémoire de l’esclavage prononcées en 2013-2014 dans le cadre de la 7e saison de Mard! initiée par le Crédac.

  • Claire Le Restif est historienne de l’art, commissaire d’exposition, et directrice du Centre d’art contemporain d’Ivry – le Crédac depuis 2003. En 2008, elle crée Royal Garden, un projet curatorial en ligne sur le site du Crédac. En 2011, elle contribue à installer le Crédac à la Manufacture des Œillets à Ivry. Le Crédac se dote d’un espace dédié à la vidéo en 2016 et d’une résidence de recherche en 2018. Au Crédac, elle organise les premières expositions personnelles en France de Leonor Antunes, Liz Magor, Ana Jotta, Friedrich Kunath, Bojan Šarčević, Alexandra Bircken, et Caroline Bachmann. Elle est commissaire du Prix Altadis à Madrid et Paris (2005), du prix de la Fondation d’entreprise Ricard (2019), de la 7e édition de Paris internationale (2020) et de l’exposition L’Âme primitive au Musée Zadkine à Paris avec Jeanne Brun (2021). Depuis 2002, elle a organisé plusieurs expositions à l’étranger. De 2015 à 2020, elle est professeure associée au Master « L’art contemporain et son exposition » à la Sorbonne Université.

Events & meetings

Partnerships

Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris

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